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Témoignages de l’impact de financement de base : Stop Abuse in Families Society

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Témoignages de l’impact de financement de base : Stop Abuse in Families Society
Comment votre organisme sert-il sa communauté?

La Stop Abuse in Families (SAiF) Society est un organisme de deuxième instance dans des situations de traumatisme. Nous fournissons des services d’accompagnement, d’éducation, de prévention, de plaidoyer et de soutien aux gens de St. Albert et des communautés voisines, qui sont touchés par une situation de violence familiale ou de harcèlement.

 

Comment le manque de financement se répercute-t-il sur la capacité de votre organisme à servir sa communauté et à réaliser sa mission?

Près de 50 % de nos revenus proviennent de dons qui ont connu une baisse drastique en raison de la pandémie et des difficultés économiques actuelles. Très peu de programmes de subventions couvrent adéquatement les frais de gestion (y compris la préparation de rapports et l’administration financière), d’assurance (notre travail exige une couverture coûteuse) et de bureau à la hauteur des coûts du marché. Nous payons donc ces coûts à partir de nos dons, et, par le fait même, utilisons des fonds qu’autrement nous investirions dans l’amélioration de nos programmes ou dans l’expansion de programmes permanents qui ont fait leurs preuves. Qui plus est, souvent, les programmes de subventions considèrent seulement de nouveaux projets au détriment d’un financement continu de programmes existants, fondés et éprouvés. Par conséquent, nos revenus de dons sont étirés au maximum au point où nous devons constamment réduire ou carrément annuler nos services.

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Photo: 3 generations of girls sitting together
Comment le manque de financement se répercute-t-il sur votre personnel et sur la viabilité de votre organisme?

Trop souvent, les organismes fournissent des programmes qui répondent aux besoins et à la demande de leur clientèle, aux dépens de la rémunération de leur personnel. Cette situation se traduit par un taux d’épuisement élevé et contraint beaucoup d’employé.e.s du secteur à but non lucratif à devoir se tourner vers les services offerts par ce secteur. Bien entendu, ce sont les femmes, les personnes de diverses identités de genre et les personnes de couleur qui sont particulièrement vulnérables face à la sous-rémunération chronique dans le secteur. Nous perpétuons la précarité pour ceux et celles qui travaillent pour aider les personnes touchées par la pauvreté parce que le financement que nous recevons ne nous donne pas les moyens de payer pour tout le travail que nous faisons.
 
Les gouvernements doivent reconnaître le contrat social qui est à la base de la collaboration avec le secteur de la bienfaisance. Nous offrons des services, du soutien et des programmes efficaces et mieux adaptés que le gouvernement ne serait capable de le faire. En retour, nous demandons aux gouvernements (tous paliers confondus) de repenser leur stratégie de financement et de tenir compte des coûts réels associés à la prestation des services dans les négociations de contrats qui se veulent justes et équitables.

 

Si vous aviez plus de financement de base, que feriez-vous de plus pour poursuivre votre mission?

Un financement de base récurrent nous permettrait non seulement de rémunérer justement et équitablement nos employé.e.s. Il nous permettrait également d’accorder plus d’attention aux besoins de notre clientèle, de mieux combler les lacunes de services, d’assurer la continuité de programmes fondés sur des faits et produisant d’excellents résultats, et d’offrir nos programmes à des populations rurales qui, autrement, n’ont accès à aucun ou très peu de services. Au lieu de cela, nous restreignons progressivement la région desservie par nos services pour maintenir nos programmes, laissant beaucoup de populations sans soutien.
 
L’équité doit être un objectif non seulement par rapport à notre clientèle. Elle doit l’être tout autant pour les gens qui fournissent les services à notre clientèle. Le financement de base nous aiderait à atteindre cet objectif.

 

Areni Kelleppan, Ancienne directrice générale
Stop Abuse in Families Society (St. Albert, Alberta)