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Générer du changement : 3 approches pour vos activités de plaidoyer

Générer du changement : 3 approches pour vos activités de plaidoyer

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Photo credit: MS Society of Canada

360° CONTENU COMMANDITÉ

 

Même à très petite échelle, générer du changement et faire avancer des priorités politiques représente tout un défi pour n’importe quel organisme à but non lucratif (OBNL). On comprend donc que générer un changement social généralisé en travaillant avec le gouvernement fédéral l’est trois fois plus.

Or, votre voix (en anglais) compte et doit être entendue par les responsables politiques. Les activités de plaidoyer offrent la chance de créer ce changement que vous souhaitez voir dans le monde.

C’est pourquoi nous vous proposons trois approches pour générer du changement dans les politiques fédérales :

  • Créer une alliance
  • Entrer en contact avec votre député.e
  • Adopter le numérique

Ces trois approches, voire la combinaison de ces trois approches, vous permettent de maximiser vos ressources, d’aller à la rencontre des responsables politiques et de faire une différence sur les questions qui vous tiennent véritablement à cœur.

Avant de commencer, quelques mots sur les règles à respecter 

Avant d’aborder les différentes façons de générer du changement, faisons un petit détour par les règles que les organismes de bienfaisance et OBNL au Canada doivent respecter.

Généralement, les activités de plaidoyer et de politiques publiques des OBNL ne sont soumises à aucune limite.

Cependant, l’Agence du revenu du Canada (ARC) a défini des règles d’engagement pour les organismes de bienfaisance qui veulent mener des activités relatives au dialogue sur les politiques publiques ou à leur élaboration (ADPPÉ) comme les activités de plaidoyer. Ainsi, il est permis d’élaborer des propositions à l’attention du gouvernement pour faire modifier ou abolir une loi ou une politique, ou en créer une nouvelle; de réagir à des propositions ou actions du gouvernement; de participer au processus par la voie de mémoires écrits, de témoignages en comité, etc.; de rencontrer des élu.e.s et fonctionnaires en vue de promouvoir le changement; et de demander au public de prendre position sur un enjeu à l’aide de pétitions, de rassemblements ou de campagnes épistolaires. Consultez la liste de toutes les activités permises ici.

À condition que vos activités de politiques publiques s’inscrivent dans la réalisation de la fin de bienfaisance de votre organisme, tel qu’acceptée par l’ARC, le gouvernement n’impose aucune limite à la quantité de ces activités. Aussi longtemps que vous avez le soutien de votre conseil d’administration, de vos donateurs et d’autres bailleurs de fonds, les activités de politiques publiques représentent un des outils que vous pouvez utiliser pour atteindre vos objectifs. En théorie, votre organisme pourrait consacrer 100 % de ses ressources aux ADPPÉ qui s’inscrivent dans la réalisation de sa fin de bienfaisance.

Toutefois, souvenez-vous qu’à aucun moment, les organismes de bienfaisance ne peuvent appuyer ou opposer un parti politique ou un.e candidat.e. Ils doivent conserver une position neutre dans le cadre de leurs ADPPÉ. Sur ce point, il est important de savoir qu’il s’applique à au soutien et à l’opposition tant directs qu’indirects. Pour en savoir plus, informez-vous ici.

Avant de vous lancer dans la mêlée, consultez le site Web de l’ARC pour vous renseigner sur toutes les règles du jeu en matière de plaidoyer, en plus des autres règlementations, p. ex. celles en vigueur pendant une campagne électorale.

Ensuite, précisez votre « demande » 

Toujours avant de vous avancer sur le terrain, vous devez impérativement préciser votre 

  • Quel changement cherchons-nous à générer?
  • Quelles politiques cherchons-nous à influencer?
  • Comment notre demande bénéficie-t-elle aux gens que nous servons?
  • Pourquoi est-ce important pour notre public? Que peut-il en retirer?
  • Comment pouvons-nous présenter le tout en moins de deux minutes si nous nous trouvions face à face avec une personne importante très occupée?

Préciser votre demande aura le double avantage de vous aider à mieux planifier vos activités de plaidoyer et de permettre à votre public de mieux comprendre vos besoins et de vous offrir son soutien à la réalisation de votre objectif. Après avoir mis au point votre demande, développez un bref document d’information que vous pourrez distribuer aux personnes visées par vos efforts de plaidoyer.

Si vous cherchez d’autres ressources pour donner de l’élan à votre campagne de plaidoyer, téléchargez le Guide de ressources pour les activités de plaidoyer des OBNL préparé par Imagine Canada et Keela. Il vous orientera vers les bons outils et les bonnes personnes.

 

Ressources pour les activités de plaidoyer des OBNL

 

1. Créer une alliance stratégique 

Souvent, les OBNL ont tellement peu de ressources qu’ils peinent à assumer leurs responsabilités quotidiennes. Imaginez lancer un mouvement social.

Toutefois, on ne parle pas d’un mouvement social pour rien : il concerne un réseau de gens et d’organismes auxquels vous pouvez faire appel pour vous soutenir. Pour vous mettre sur la voie de la réussite, rien ne bat les connexions et ressources existant dans votre réseau.

Les alliances stratégiques peuvent prendre la forme d’unions informelles ou d’entités légalement reconnues. Essayez de décider de la structure de votre alliance après en avoir défini le grand objectif. En effet, les alliances peuvent servir divers buts :

  • créer un programme de politiques conjoint;
  • coordonner une campagne particulière;
  • partager des ressources, de l’expertise et de l’information;
  • amplifier mutuellement les voix des participant.e.s.

En poursuivant un objectif commun qui est au centre de leurs actions collectives et de leur message véhiculé d’une voix unifiée, les organismes peuvent puiser dans toute leur force pour générer du changement. 

L’avantage principal de faire cause commune n’est pas de pouvoir dire « je fais partie d’une alliance qui va changer le monde ». En effet, les alliances offrent une panoplie d’avantages pour faire avancer la cause des organismes participants, dont :

  • Crédibilité accrue : évidemment, les voix d’une multitude d’organismes résonnent plus fort que celle d’un organisme seul.
  • La force du nombre : Lorsque les OBNL collaborent, ils maximisent leurs forces respectives et créent quelque chose de plus grand qu’eux.
  • Optimisation des ressources : Là où un organisme manque de ressources, un autre peut en avoir en surplus. Les alliances fournissent aux OBNL plus des ressources et de l’expertise dont ils ont besoin pour laisser leur marque (en anglais).
  • Idéation commune : Grâce à l’apport de toute la matière grise d’une coalition unifiée, les campagnes de plaidoyer des OBNL sont bien ficelées et proposent un programme bien défini. 

Historiquement, les alliances créées autour d’une vision, de buts et d’objectifs politiques communs ont été des outils puissants dans le secteur des OBNL.

Prenons pour exemple le Groupe sur l’économie citoyenne (le Groupe EC).

Depuis 2010, le Groupe EC réunit des OBNL, entreprises sociales et coopératives de tout le Canada pour défendre une économie durable et inclusive. Ensemble, les membres du Groupe EC emploient des millions de Canadien.ne.s et contribuent de façon importante au PIB du pays.

À l’été 2020, dans une action collective, le groupe a présenté ses recommandations pour le budget fédéral de 2021

Il s’agit d’un exemple d’alliance stratégique très bien organisée et structurée, mais n’oubliez pas que les partenariats peuvent prendre toute sorte de formes.

Voici plusieurs autres possibilités pour maximiser votre alliance sectorielle :

  • Organiser des réunions conjointes avec des élu.e.s
  • Envoyer des lettres conjointes aux fonctionnaires
  • Organiser ensemble une Journée sur la Colline (en anglais)
  • Envoyer une déclaration aux médias locaux
  • Cofinancer une campagne de marketing (en anglais)
  • Soumettre un mémoire prébudgétaire conjoint. Pour partir du bon pied, consultez l’aide-mémoire et la boîte à outils prébudgétaires d’Imagine Canada.

Seul, il est difficile de trouver le temps, les ressources et l’expertise nécessaires pour faire une différence. En formant une alliance d’organismes, vous avez la force de créer quelque chose de plus précieux que la somme de ses parties.

2. Entrer en contact avec votre député.e

Pour susciter de véritables changements, il faut créer des liens sur la colline du Parlement. La meilleure façon de mettre un pied dans la porte est de créer d’abord un lien avec votre député.e.

Le rôle de votre député.e est de représenter les intérêts des membres de sa circonscription. Autrement dit, vous! Alors, comment votre député.e et votre organisme peuvent-ils collaborer pour servir vos communautés respectives? 

Trouver votre député.e

La Chambre des communes offre un outil convivial pour vous aider à trouver votre député.e et ses coordonnées. Vous pouvez effectuer une recherche par nom, circonscription ou code postal.

Communiquer avec votre député.e

Nous vous recommandons de communiquer régulièrement avec votre député.e, que ce soit lors d’une réunion en personne ou virtuelle, ou par l’envoi d’un message sous forme de courriel, de lettre ou sur les médias sociaux.

Servez-vous de la trousse d’outils pour les histoires percutantes de Keela (en anglais) pour n’oublier aucun élément important dans les histoires que vous partagez avec votre député.e. La trousse d’outils comprend une liste de contrôle, des structures d’histoires et des messages types pour les médias sociaux.

Mobiliser votre député.e

Mettez toutes les chances de votre côté pour faire entendre votre cause. Interpelez régulièrement votre député.e pour en faire votre allié.e et demandez de le/la rencontrer bien avant les phases de prise de décisions qui pourraient faire avancer votre mission. Rappelez-vous que les décisions sur les politiques nécessitent habituellement beaucoup de temps de préparation. 

Puis, n’oubliez pas que votre député.e a des intérêts, des passions et des expériences personnelles et professionnelles comme tout le monde. Peut-être ces domaines peuvent-ils vous aider à trouver un terrain d’entente? Faites des recherches sur votre député.e afin de répondre à quelques-unes des questions suivantes :

  • Comment nos domaines prioritaires correspondent-ils?
  • Comment les résultats que nous cherchons à obtenir l’aident-ils à atteindre ses objectifs?
  • Parmi les membres de sa circonscription, combien comptent parmi nos parties prenantes?
  • Qu’est-ce qui a motivé l’engagement de ce.tte député.e dans le passé?
  • Quels sont ses intérêts et passions?

Chaque fois que vous communiquez avec votre député.e, donnez-lui une raison d’agir. Que vous défendez votre cause ou offrez de simples mises à jour, présentez-lui de l’information dont il.elle peut se servir pour agir.

Ainsi, vous pouvez demander à votre député.e d’envoyer une lettre au cabinet, de discuter de vos plus récents résultats de recherche avec un.e autre député.e, de déposer une pétition, d’organiser une rencontre entre votre organisme et l’un.e de ses collègues ou de poser une question pendant la période de questions à la Chambre des communes.

3. Adopter le numérique 

Le contexte des activités de plaidoyer évolue rapidement, et les OBNL doivent s’adapter en conséquence. Il existe de nombreux programmes et outils qui permettent aux organismes de communiquer plus efficacement avec le législateur, de raconter des histoires fascinantes (en anglais), de signer des pétitions, et plus. Cette efficacité accrue permet de mobiliser davantage les parties prenantes à passer à l’action dans l’espace numérique.

La campagne de plaidoyer virtuelle préparée par Dying With Dignity Canada (DWDC, en anglais) en vue de l’élection générale de 2019 est un excellent exemple d’une initiative numérique réussie.

DWDC avait d’abord publié une trousse d’outils électorale complète (en anglais) qui a donné le coup d’envoi à la campagne de plaidoyer numérique visant à envoyer des courriels à tou.te.s les candidat.e.s.

DWDC s’est assuré que tous ses supporteurs comprennent bien ses appels à l’action et a préparé l’ébauche d’un courriel* permettant à ses supporteurs de communiquer avec leur député.e.

Objet : Demande citoyenne de rencontre sur les droits des personnes en fin de vie [insérer votre code postal]

Madame OU Monsieur [nom du.de la candidat.e],

Par la présente, je sollicite une brève rencontre avec vous afin de discuter des droits et choix des personnes en fin de vie, y compris le droit à l’aide médicale à mourir. Comme électeur [électrice] et résident [résidente] de votre circonscription, je vous saurais gré de m’accorder 20 minutes de votre temps afin d’en apprendre plus sur votre opinion concernant ce sujet important.

Je vous prie de proposer une date et une heure de rencontre, à votre convenance.

Je vous remercie de l’attention que vous portez à ma demande.

Cordialement,

[Votre nom]

[Votre code postal]

[Votre numéro de téléphone/courriel/coordonnées]

*En anglais dans l’original.

La persévérance de DWDC semble avoir porté fruit, puisque le 17 mars 2021, le gouvernement fédéral a élargi les critères d’admissibilité à l’aide médicale à mourir en conformité avec la décision que la Cour supérieure du Québec a rendue en 2019 dans l’affaire Truchon.

Même si la plupart des initiatives n'ont pas l'envergure de la campagne de DWDC, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas faire une différence considérable avec les ressources à votre portée. Plusieurs outils conviviaux vous permettent d’optimiser votre campagne numérique.

Un de ces outils, c’est New Mode (en anglais), une plateforme multicanal dont les organismes, campagnes et causes peuvent se servir pour avoir accès aux élu.e.s locaux, provinciaux et fédéraux. L’équipe de New Mode offre par ailleurs des formations gratuites pour vous outiller à lancer des campagnes de tonnerre!

La plateforme Phone 2 Action vaut aussi la peine qu’on s’y attarde. Elle propose une panoplie d’outils pour faciliter le travail de plaidoyer, facilitant du même coup les efforts de votre organisme à recruter et à mobiliser les défenseurs.euses de votre cause. Son imposante base de données et sa fonction d’analyse sophistiquée vous fournissent l’information et les outils organisationnels pertinents pour faire passer votre campagne au niveau supérieur.

Pour obtenir de l’information supplémentaire sur la façon de maximiser l’utilisation de vos plateformes de médias sociaux, regardez ce webinaire de Keela (en anglais). On y explique comment réfléchir aux médias sociaux, planifier et mener vos interactions.

Quelle que soit l’approche que vous choisissez, elle stimulera vos efforts de plaidoyer pour qu’ils puissent faire une différence dans les politiques fédérales. Créer des alliances, entrer en contact avec votre député.e et tirer parti de vos ressources numériques, voilà comment vous pouvez traduire vos paroles en politiques!

 

Nos auteurs et autrices invité.es s’expriment à titre personnel. Leurs opinions ne reflètent pas nécessairement celles d’Imagine Canada.

Outre sa passion pour les Raptors et les films, Jack étudie le secteur social et crée du contenu pour des professionnels dans le milieu des OBNL. À titre d’analyste de recherches sur ce secteur chez KIT for Fundraisers, un outil d’analyse basé sur l’intelligence artificielle, il s’intéresse particulièrement à l’optimisation de logiciels comme Keela conçus pour les OBNL.

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